Spéléo en Gironde

La Gironde, et plus particulièrement le plateau de l’Entre-deux-Mers, concentre à l’heure actuelle plus de deux cents cavités répertoriées au sein de Karsteau.

A ce jour, trois clubs parcourent les entrailles du karst girondin : Le CRES, le GESA et l’ASPLF.

Nous avons la chance de pouvoir parcourir les nombreuses vallées de l’Entre-deux-Mers, de repérer les multiples dolines ou cahuges (effondrement du calcaire par un travail de sape de l’eau permettant parfois d’accéder à des galeries ou des réseaux à taille humaine), voire les exurgences (sortie des eaux qui se sont infiltrées dans le karst par des failles inaccessibles à l’homme ou par les cahuges qui sont nos portes d’entrée du monde chtonien).

Ainsi, chaque année plusieurs centaines de mètres, et parfois plusieurs kilomètres, sont découverts, topographiés, photographiés et étudiés dans le cadre de nos activités souterraines.

Le plus grand réseau de Gironde est celui du Grand Antoine, qui totalise à l’heure actuelle plus de 10 km de galeries réparties essentiellement sur trois branches qui se rejoignent à la « trifurcation », secteur où les trois galeries rassemblent leurs eaux.

La désobstruction est l’un des points forts des clubs de Gironde puisqu’elle est souvent indispensable pour espérer passer et aller toujours plus loin dans les galeries. C’est ainsi que sur l’un des réseaux connus et topographiés par la SSPB dans les années 1960-1970 (le premier club qui fut monté peu après la Seconde guerre mondiale) portant le nom de « Réseau de Pellegries », l’une des branches se terminait sur un siphon, mais au cours d’une nouvelle topographie nous avons réussi à désamorcer et franchir ce siphon, ouvrant ainsi une nouvelle série de futures sorties pour l’exploration et la suite de la topographie sur plus de 400 m.

Il arrive dans des cas bien spécifiques qu’il faille faire appel à nos plongeurs spéléos girondins. Car, si nous avons la chance de pouvoir fréquenter de nombreuses galeries même si celles-ci sont souvent étroites, ensablées, boueuses et mouillées, les siphons ne peuvent être franchis s’il n’est pas possible de les désamorcer. Entrent alors en action les plongeurs qui partent à la découverte d’un monde souterrain noyé. Leur exploration et leur expérience permettent ainsi de compléter nos connaissances et d’accéder indirectement à cet environnement si particulier.

Cependant, tout ne se concentre pas sur ce plateau de l’Entre-deux-Mers car il arrive parfois que nous soyons appelés pour intervenir sur d’autres secteurs de la Gironde. Mais la plupart du temps, il s’agit soit d’effondrements en rapport avec les carrières souterraines nombreuses dans notre département, soit, comme dans le Sud-Gironde, avec des ouvertures de cahuges qui peuvent impacter le réseau routier ou les terrains agricoles mais qui, à ce jour, ne permettent pas d’accéder aux galeries plus profondes.